Je suis fatigué ! >< [PV Ryu]

Je franchis les grilles du lycée en me frottant les yeux avec mon pouce et mon index. Il était à peine 7h40 et j'étais encore à moitié endormi. Le soleil commençait tout juste à se lever et il faisait un petit vent frais, une brise matinale qui même elle ne parvenait pas à me réveiller.
J'avançai d'un pas rapide à l'intérieur de l'établissement, mon sac nonchalamment jeté sur mon épaule droite.

Arrivé à l'intérieur de l'établissement, le brouhaha des élèves contents de se retrouver entre eux ne fit qu'accentuer mon mal de crâne. Je m'avançai au milieu du troupeau qui peuplait le hall. Pardon mademoiselle, pardon jeune homme ... Youhou, pardon ...
C'est non sans mal que j'arrivai devant mon casier. J'avais horreur de la foule qui s'agglutinait au même endroit ; le lycée était immense, mais non, les gens se sentaient obligés de tous se coller dans le hall d'entrée. C'était comme ça tous les matins, et bien que j'en avais l'habitude, ça m'agaçait. J'ouvris mon casier et discrètement récupérait les affaires qu'il me fallait pour mon premier cours. Littérature, youpi. Comme si j'étais pas déjà assez fatigué comme ça, il fallait qu'on me sorte un cours soporifique en première heure. Encore si le prof était intéressant, mais non, et ce cours était aussi chiant que de regarder une émission de pêche à la télé. Je refermai mon casier et me frottai de nouveau les yeux, étouffant un bâillement.

Je tournai la tête lorsque j'aperçus un jeune homme qui m'était très familier. Des cheveux légèrement ébouriffés, un regard tout aussi endormi que le mien. Pas de doute, c'était bien mon meilleur ami. Comme tous les matins, je m'approchai de lui et lui déposai une main sur l'épaule.

-Ohayo, Ryu-kun. Bien dormi ?

Je m'adossai contre l'un des casiers, laissant légèrement mes pieds glisser vers l'avant. Un lit, un lit s'il vous plaît ! Laissez moi dormir encore ... Deux ou trois heures. Je fermai les yeux, attendant la sonnerie.

-J'en peux plus, je suis mort ... Hachiko-chan n'a pas fermé l'oeil de la nuit, elle a du prendre froid et elle est tombée malade. Donc imagine toi, à 4 heures du matin j'étais encore dans la cuisine en train de chercher des médocs que j'arrivais même pas à trouver. J'ai du téléphoner ce matin à 7 heures juste avant de partir pour prévenir son collège qu'elle ne viendrait pas, et ce soir, ça va être une petite virée chez le médecin. J'ai trop hâte !

Je collai ma tête contre le casier et lançait un regard implorant à Ryu.

-Achève moi à coups de pelle s'il te plaît.

Je levai les yeux vers l'horloge qui dominait la salle. Encore 15 minutes avant que les cours commencent. Si j'étais pas au lycée, ça ferait longtemps que ces 15 minutes m'auraient servi à roupiller à même le sol.

Il semblait aussi crevé que moi. Son taf lui prenait pas mal de son temps libre et de son temps de sommeil et je comprenais que trop bien ce qu'il pouvait ressentir en ce moment même. A force, lui comme moi nous allions être complètement usés. Il referma mon casier et plongea son regard dans le mien en s'adossant à son tour contre son casier.

-Iie je ne le ferais pas peut-être me trouveras-tu égoïste, mais je ne veux pas être tout seul au lycée. J'ai besoin de toi tu vois. Et sans toi je doute affronter le lycée. Oui c'est purement égoïste de ma part de ne pas vouloir t'achever ne ?

Je lui décochai un petit sourire amical et lui posai la main sur l'épaule.

-Je suis trop génial, c'est pour ça. Je te comprends, moi aussi ça me ferait mal au cœur qu'on supprime une personne aussi fabuleuse que moi ! Je serai toujours là, n'en doute jamais. Tu vas me supporter encore longtemps, je te le garantis !

Je lui lançai un clin d'œil et jetai une nouvelle fois mon sac sur mon épaule. Je réprimais encore une fois un bâillement. Mais juste après, un deuxième se manifesta et je ne pus le retenir. Après tout je m'en fichais, Ryu m'avait déjà vu au saut du lit alors je pouvais bien me le permettre. Il était l'un des seuls du lycée à qui je parlais. On s'étaient trouvé tout à fait par hasard et je ne le regrettais pas. J'avais beaucoup appris grâce à lui, et ça semblait réciproque. J'en savais beaucoup sur lui et j'étais fier de pouvoir lui être utile à quelque chose. Je le défendrai aussi longtemps que j'en serais capable si quelqu'un s'avisait à lui faire du mal. Il avait autant de valeur à mes yeux que Hachiko et Satoshi et je voulais le protéger au même titre qu'eux.

-Allez affrontons cette journée ensemble. Déjà je doute que je tienne éveiller durant tout le cours.

Je laissai échapper un petit rire et commençai à marcher à ses côtés dans les couloirs du lycée. Je n'avais aucune envie d'aller en littérature, mais il le fallait, c'était comme ça. Ryu avait des problèmes d'absentéisme et je me devais d'être la pour l'aider, pour ne pas qu'il retombe dans ce piège infernal. Aussi chiant le lycée pouvait-il être, nous étions obligés de faire acte de présence. J'appréciais vraiment Ryu, et j'avoue que sans lui, mes journées de lycée seraient bien mornes. C'était possessif, mais je ne voulais pas qu'il s'absente, qu'il recommence comme avant. Je lui donnai une légère bourrade et alla m'installer sur les escaliers principaux en attendant la sonnerie. J'avais besoin de m'asseoir avant de commencer le cours, sinon j'allais m'évanouir de fatigue. Il restait encore une dizaine de minutes, ça nous laissait le temps de bavarder un peu, comme à l'accoutumée.

-Au pire si tu t'endors, je te chanterai une berceuse. Mais ya de grandes chances pour que je m'endorme aussi, donc ... Surtout que j'ai entendu dire qu'on allait avoir droit à une interro surprise. J'ai rien révisé, il me manque même des notes. Je sens que la journée va être longue ...

Je plaçai mes mains derrière ma tête, contre les barreaux des escaliers. Mon sac était de nouveau à mes pieds et je regardai Ryu en coin.

-Au fait, ça tiens toujours la salle d'arcades, mercredi ? Sauf si tu as un truc de prévu avec Shige ... D'ailleurs ça fait un moment que je l'ai pas vu, il est absent ?

Je jetai mon regard sur un groupe de filles qui rigolaient un peu plus loin et laissai échapper un soupir. Entre Hachiko, Satoshi et les études, je me demandais quand est-ce que moi aussi, j'aurai le droit d'avoir une petite amie. Ça me manquait d'avoir une personne à aimer, une vraie relation. Mais je voulais être sûr de tomber sur la bonne personne.

-Je t'envie, Ryu-kun ! Tu es épanoui dans ta relation, et moi j'ai personne. Je continue à croire qu'un jour une jolie fille me tombera dessus ... Enfin si elle me tombe dessus, j'espère qu'elle me fera pas trop mal.

Je lui décochai une nouvelle fois un sourire. Bon sang ce que j'étais fatigué ! Et souvent, dans la fatigue, j'avais des propos un peu loufoques.

Lorsqu'il éclata de rire, je souris de plus belle. Il méritait véritablement d'être heureux et je me demandais comment cela se faisait-il qu'il parlait si peux avec les autres. Mais je ne m'en plaignais pas ; sans entrer dans le domaine de la possessivité, j'étais content d'être l'un des seuls vers qui il pouvait se tourner quel qu'en soit la raison. C'était un peu égoïste mais je tenais à être là pour lui.

-Humm alors oui mercredi ça marche toujours. Je réserve ma soirée pour toi. Et puis ne désespère pas, je suis sur que tu trouveras quelqu'un.

Je regardai à nouveau les jeunes filles qui rigolaient un peu plus loin. Ah si seulement ça pouvait être possible ! Mais beaucoup de filles avaient tendance à fuir lorsque je leur parlait des responsabilités que j'avais avec Hachiko et Satoshi. Je relativisais, en me disant que ce n'était finalement pas les bonnes personnes. Mais ça avait un petit côté vexant, comme si chaque individu ici fuyait les responsabilités. J'avais peut-être grandi trop vite. Ca n'empêchait pas que j'aimais m'amuser quand j'en avais l'occasion.

-Et puis ne t'inquiète je ne te laisserais pas de côté parce que je suis amoureux.
-Alors là j'espère bien ! De toute façon, je ne te laisserai jamais mettre le grand Kiyohisa Okuda sur le banc de touche ! Ca me fait vraiment plaisir pour mercredi, ça faisait un moment qu'on s'était pas fait une petite virée tous les deux. Je pourrais t'achever sur Street Fighter IV, depuis le temps que j'attends ça ...

A ce moment là, le groupe de filles que j'observai tout à l'heure passa devant nous et j'entendis très distinctement le "ils sont trop kawaii" qui sortit de la bouche de l'une d'entre elles. Je les suivis du regard, un léger sourire au coin des lèvres. Après qu'elles soient se soient assez éloignées pour ne pas m'entendre, je clamai :

-Au fait mamzelle, mon numéro c'est le 03 7665-2022 ! Aaah elles était tellement mignonnes ...

Je secouai la tête et me passai une main sur le visage.

-Gomen, la fatigue, la fatigue ... Où j'en étais moi ? Ah oui, je disais que j'allais te battre mercredi soir. Tiens toi prêt d'avance à perdre, je serai sans pitié. Mais avant, je t'invite à manger des râmens ! C'est à charge de revanche pour la dernière fois.

Je lui lançai une nouvelle fois un clin d'œil. On allait bientôt devoir retourner en classe et je m'attendais encore à avoir une mauvaise note à l'issue de ce contrôle. Pas forcément de celui là d'ailleurs, mais des autres aussi. Non pas que j'étais quelqu'un qui ne bossait pas, au contraire. Je m'investissais beaucoup dans mes études. Mais j'étais tellement préoccupé par tout ce qui m'entourait que j'avais beaucoup de mal à me concentrer. Je soupirai.

-C'est parti pour un plantage monumental ... Yoshinari-sensei ne peut pas me voir en plus de ça. Je ne sais pas ce que je lui ai fait, mais apparemment ma tête ne lui est pas revenu dés le départ. Tant mieux, moi non plus. En plus il m'endort. On se soutiendra dans l'échec, ne ?

Je ne souhaitais pas à Ryu de se planter avec moi, mais je savais qu'il allait probablement être aussi largué que moi. C'était traditionnel, cette façon que nous avions de parler de la pluie et du beau temps juste avant d'entrée en classe. Mais c'était ces moments là que je privilégiait, car pour un ami, surtout pour lui, j'étais prêt à beaucoup de choses.

J'adorais passer du temps avec Ryu. Je regrettais beaucoup que l'on se voie si peu en dehors du lycée ; mais je connaissais assez sa situation pour savoir à quel point c'était compliqué. Lui passait son temps à bosser ; et moi j'avais toujours quelque chose à faire. Chercher le petit frère à l'entraînement de foot, aider la petite soeur à faire ses devoirs. Faire à manger, les consoler, les soutenir, étudier ... Mercredi soir, j'avais vraiment pris ma soirée. Je confiai la maison à Satoshi. Il avait 13 ans, je pouvais leur faire confiance, et ils étaient assez intelligents pour savoir quoi faire en cas de problèmes. Auquel cas je leur laisserai des consignes de sécurité.

Ryu avait aussi le même genre de situation que moi et c'est ça je crois qui faisait également que nous nous entendions si bien. Il avait trouvé Shige, qui pouvait le soutenir en plus de moi. Moi j'attendais encore cette fameuse personne mais je gardais espoir. Passer du temps avec Ryu me rendait la vie moins contraignante, et j'avais vraiment hâte à cette soirée.

-Peu importe le chemin choisit je te suivrais dans notre échec. Car oui je vais échouer, j'ai beau avoir bossé comme un débile j'ai tout oublié.

Je savais que, comme moi, Ryu mettait beaucoup d'énergie dans le travail. Mais nos responsabilités à côté nous empêchait de mener à bien nos études ; nous pourrions avoir une excellente moyenne si nous n'avions pas tout à faire à côté. Ma moyenne était, comme leur nom l'indique, très moyennes. Mais je ne me décourageai pas ; j'avais une assez bonne moyenne pour pouvoir poursuivre des études et trouver un job convenable pour entretenir Satoshi et Hachiko, et ensuite entretenir ma famille une fois que ceux deux p'tits auront quitté la maison. J'étais optimiste pour l'avenir malgré tout.

-De toute façon on pourra toujours se reprendre au prochain examen ne ? Tout n'est pas perdu alors faut pas we dire que notre année est perdue.

Je lui souris.

-Exactement ! T'as les paroles qu'il faut, de bon matin ça motive. Échouons, mais avec le sourire ! Et de toute façon, je te soutiendrais tout le temps. Et la prochaine fois, on met le paquet. Bien que là je suis tellement crevé que j'ai plutôt envie de disparaître genre une ou deux semaines.

Je soupirai. Je savais que Ryu n'avait pas beaucoup confiance en lui et qu'il se battait malgré tout. Il avait une sacré volonté et parfois je me demandais comment il était possible qu'une personne telle que lui puisse avoir aussi peu d'estime pour soi-même. Il était bourré de qualités et j'essayai chaque jour de le lui faire remarquer. Je persévérai ; un jour ça lui rentrera bien dans la tête.

-J'ai pas envie d'aller en cours. Il fallait que je l'avoue. Je veux rentrer dormir ou sinon faire tout, sauf allez en cours.
-Watashi mo ...

Je posai mon menton dans la paume de ma main, le coude sur le genou. J'avais une mine boudeuse, fatiguée, dépitée et ma voix avait sonné comme un soupir. Il y eut quelques secondes de silence lorsque je relevai la tête. Une idée me traversa l'esprit.

-Ryu-kun !

J'avais du le faire sursauter car il me regardait à présent d'un air hébété.

-L'autre jour, Yoshinari-sensei nous a fait changer de salle, ne ? Il nous a donné le numéro de la nouvelle, et c'est là où on devait aller aujourd'hui. Mais si on fait exprès d'arriver en retard, prétextant qu'on avait oublié le numéro de la salle ... Tu sais comment il est ... Il va nous envoyer en permanence et donc on ne passera pas l'interro. Ça nous laissera le temps de réviser et de le faire la prochaine fois. Au pire, on se fera juste un peu enguirlander, mais c'est pas comme si on avait pas l'habitude.

C'est vrai que je me faisais souvent engueuler pour diverses raisons. J'étais sérieux et mature, mais également un peu boute-en-train ; je n'hésitais pas à faire un peu d'humour, même en classe, et la réaction des profs était très diversifiées d'un prof à l'autre. Certains n'appréciaient pas du tout, et j'avais pris l'habitude de me faire remonter les bretelles pour pas grand chose.
Je baissai ma tête entre mes bras et soupirai une nouvelle fois.

-Gomen, c'est absurde. Si maintenant je t'encourages à faire des conneries on a pas fini.

Je lui fis un sourire en coin.

-... Mais l'offre tiens quand même, hein !

-Faisons le, mais assure-toi de pas avoir d'ennui sinon, je me sentirais coupable. Et tu me connais même si c'est un mauvais coup, je suis partant. Et c'est pas comme si on allait faire ça à tout les jours ? On le fait que pour la. Et on a de bonne raison de vouloir le faire.

L'avoir entendu rire me motiva encore plus. Il n'y aurait aucune raison que nous ayons des ennuis. De plus j'étais peut-être pas très apprécié des profs, mais j'avais un bon niveau de persuasion et je savais assez bien mentir. Il le fallait quand on voulait obtenir quelque chose de ses petits frères et sœurs ... Et eux aussi savaient très bien le faire, donc j'en avais pris l'habitude. Le nombre de fois où ils essayaient de me mentir était faramineux. Mais à chaque fois je les coinçaient.

-On a qu'a faire comme tu dis prendre notre temps allé à l'ancien local et faire oups c'est pas la. Même si, il y a des élèves on s'en fiche quoi. On peut pas être attentif a tout coup quand même.

Je rigolai. Personne n'allait nous croire, mais bon. Une fois fait, ça sera fait. Ils pourront plus rien dire.

-Exact ! Et puis c'est pour la bonne cause. Quand on sera riches et célèbres, ils comprendront qu'on a fait ça seulement dans le but de réussir et ne pas tomber dans l'échec scolaire total, et donc que cette absence était nécessaire.

Je me sentais l'âme militariste à cette heure du matin. Je m'impressionnais moi-même d'être capable de sortir autant d'arguments en l'espace de quelques secondes.

-Tu sais que t'a de brillante idée ? T'es le meilleur.

Ryu m'ébouriffa les cheveux et il posa sa tête sur mon épaule. Je souris ; ce que les autres pouvaient considérer comme ambigu, pour Ryu et moi, c'était normal. Je savais que ce geste n'avait qu'une connotation amicale et j'appréciais également énormément ces petits contacts que nous avions l'un envers l'autre. Définitivement, je ne laisserai personne lui faire du mal. Ryu était beaucoup trop précieux à mes yeux pour que je tolère que quiconque lui fasse quoi que ce soit.

-Je sais ! Et tu as beaucoup de chance d'avoir la personne la plus géniale au monde à tes côtés.

Je lui souris et la sonnerie retentit à ce moment là, annonçant le début des cours. Déjà les élèves commençaient à s'approcher des escaliers en troupeaux, nous forçant rapidement Ryu et moi à déblayer le chemin. Je m'emparai de mon sac et attrapai le poignet de Ryu pour ne pas qu'il se fasse engloutir par la horde d'élèves qui lui fonçaient dessus sans le remarquer. Enfin si, ils le remarquaient, en toute bonne victime qu'il était, mais voyant que j'étais là ils n'osaient pas trop faire quoi que ce soit. Et quand bien même ils essayaient, ils auraient à faire à moi. Que personne ne s'avise de toucher Ryu. Même si je devais me faire discret je restai dans l'ombre. Je ne voulais pas qu'il reste en milieu dit "hostile", je l'entrainai donc assez rapidement un peu plus loin.

-Viens, ne reste pas trop au milieu, ils risqueraient de s'en prendre à toi. On à qu'à passer par l'autre escalier pour atteindre l'ancienne salle.

Nous marchions dans les couloirs jusqu'au second escalier qui se trouvait à l'opposé du premier. Les élèves cherchaient tous leurs salles de cours à l'étage et on entendait le brouhaha de leurs chaussures sur le sol.
Arrivés près de l'escalier, je m'arrêtai. Il y avait déjà peu de gens qui empruntaient cet escalier, mais là c'était désert.

-On attends ici cinq minutes, ça nous évitera d'aller dans l'ancienne classe et déranger les autres. Dans cinq minutes on pourra aller taper à la porte de la nouvelle salle de littérature et se faire envoyer en permanence illico !

Je m'assis de nouveau sur les marches et, en lançant un sourire à Ryu je déclarai :

-Après l'heure de permanence on a quoi, maths et anglais je crois, non ? Après enfin on pourra manger. A peine levé et j'ai déjà faim, avec Hachiko qui est malade j'ai pas eu le temps de déjeuner. Si jamais, j'ai deux bentô dans mon sac puisque Hachiko n'est pas allée en cours. Ca te tente ?

D'un geste las je grattai la peinture craquelées sur les barreaux des escaliers. J'avais hâte que l'année scolaire se termine, et j'étais de plus en plus préoccupé par l'état de Hachiko qui était seule à la maison. Même si la voisine venait faire des rondes régulières, ça n'empêchait pas que j'étais très préoccupé.